Ça lui piquait les lèvres et les orteils parce que ça passait par tout le corps mais ça ne sortait pas, ça ne sortirait jamais, ils le disaient bien tous, ça ne pourra pas sortir, alors ça traînait sous la peau et c’était si concret qu’il pouvait le voir dans ses mains, il pouvait le … Lire la suite de L’Invisible
Dilapidations (extrait)
« Vous savez, ça fait un bon mois que je n’arrive pas à me mettre debout… et j’ai toujours eu la tête tournée vers vous qui passez et repassez devant ma fenêtre… vous avez l’air si actif que j’ai ressenti le besoin de vous rencontrer… pour en venir directement à notre amitié, moi qui ai … Lire la suite de Dilapidations (extrait)
Parution de Gestuelle
GESTUELLE POUR LA PROLONGATION D’UNE VIE est composée de trois mouvements (poèmes/pensées/récits) afin de faire émerger sous toutes ses formes ce besoin de prolonger son existence et son corps par le truchement de la littérature. On ne sait jamais si l’on y réussi, mais les herbes folles qui émergent des fissures de notre être dessinent … Lire la suite de Parution de Gestuelle
Ce qui t’agrippe
Les mots que tu endures, déshabille-les, puis dégraisse-les. C’est en les traitant dans leur plus simple appareil que tu pourras construire la nécropole de cette monstruosité qui t’agrippe. C’est à ceux qui voudront exhumer tes momies d’en retracer les liens, les sociétés, les cultures.
Jusqu’à l’aurore
figé dans la lumière hormis les yeux, la langue qui pousse vers le creux *** dans la vacuité, parfois sans la morsure de l’essentiel sans les dentelles de l’évidence sans la prison du centre
Extrait de RESSACS chez Z4 éditions
Suspendu à tes lèvres, j’attends. J’attends que tu cesses de parler pour pouvoir réfléchir à tout ce que tu me dis. Rien qu’une seconde de silence ce serait bien pour y comprendre quelque chose. Tu embrouilles tout à force de paroles. Le cerveau d’un Homme doit être au moins aussi large que l’univers pour contenir … Lire la suite de Extrait de RESSACS chez Z4 éditions
Le crissement de la terre
Pour être acteur de nos dires et de nos corps, il faudrait se démasquer. Ne plus s’avancer en costume civique – ganté, le col serré et le mot bien léché - mais le corps tout en chair et en déhanchements tel un ver se démenant dans son bourbier. Alors, cette musique : le crissement de la … Lire la suite de Le crissement de la terre
#JourSansE
Un soir, confondu d’obscur, ton corps assoupi m’a transmis un frisson inconnu jusqu’alors : la vision d’un air plombant à l’instar d’un fiasco ; l’incarnation d’un suppôt sans carcan ; le bubon infernal d’un but toujours inassouvi. Ainsi, toi, figurant un vil azur sans tain. Les utilisateurs du réseau social sont invités à tweeter sans … Lire la suite de #JourSansE
j’ai neigé dans ton ventre quelques millions d’années
Concentré dans ton coin (d’un côté comme d’un autre) je retrouve un des angles qui arrondit les miens. Recou(v)rir ton triangle Pour m’y plier en quatre, juste abattre mes murs chacun de ton côté, et du bout de la langue les restaurer de ta peau Puis A petits doigts comptés je … Lire la suite de j’ai neigé dans ton ventre quelques millions d’années
Entre moi…
Écrire c’est vivre la circulation de son sang, les battements du cœur sur les tempes, le frisson qui fait vibrer les poils, l’éternité de l’instant et l’angoisse qu’elle provoque... Ce sont les pas comptés entre la chaise et la chaise... C’est chercher ce quelque Nous qu’il y a entre moi...
Depuis que Demain existe.
Si l’on veut prendre la mer, il faut avoir le désir de l’horizon. L’horizon. Cette limite qui n’en est pas une. Qui s’éloigne quand on l’approche. Afin de m’y retrouver, je tiens à jour une carte topographique : tous les trois miles, je matérialise ma ligne de fuite, je calcule ma latitude, et je marque … Lire la suite de Depuis que Demain existe.
Rien d’autre
Ces moments d'inertie, il s'y réfugie souvent, car il n'est jamais en vitesse de croisière mais toujours dans l'accélération.
Ta peau de peu
Hier j’ai vu dans la nuit noire Ton corps distant et assoupi Souffler tout du long de mes yeux Le peu qu’il manquait d’énergie Pour tenir comme je tiens souvent Mon corps tremblant jusqu’à l’aurore
Le contraire du temps
l’agrume aux mille peaux qu’on pèle sans compter, les yeux assaillis par l’excès de saveur déjà depuis bien avant les dents derrière les yeux salive ce qui sommeille sous l’écorce déjà, le contraire du temps depuis bien avant la langue jusqu’à la morsure
Éparpillé pillé
Les yeux cernés cernant le corps pris au piège d’un monde exténuant exténué pris dans un monde piégé Tout dehors, tout est dehors, tout cracher dehors, hors la langue aussi, cette planche à repasser les mots, à les blanchir, dans le palais pour rien ils errent les mots blanchis repassés pour rien, la preuve, personne … Lire la suite de Éparpillé pillé
les arrières
Tous les mots ne passent pas par la langue. Certains, primitifs, sont agglomérés derrière le cerveau. Et à force de les oublier, ils surgissent au détour d'une idée, avec des revendications qu'on ne peut plus assumer.
l’os à ronger
Ne pas savoir ce qu’on cherche. Parce qu’on ne veut pas savoir. Mais chercher quand même, encore plus que ceux qui savent. Une certaine dose non quantifiable d’acharnement est alors nécessaire pour continuer à chercher dans ces conditions. Surtout qu’on ne veut pas savoir. Parce qu’on vous pousse à vouloir savoir. Alors quand on veut … Lire la suite de l’os à ronger
une norme
Les étrons sur un piédestal : une norme La masturbation sectaire pour disperser le génie du défécateur au plus grand nombre : un réflexe Et le proctologue-médiateur qui parlera à tous des profondeurs, de la portée et de l’extrusion de l’œuvre : une messe
Ventre à terre
La terre est ronde comme un billet de banque Carrée comme les épaules d’un chien Festive comme un onze novembre Et avec ça, il faut trouver chaque jour la force de lever le poing comme un fœtus dans sa poche qui ne connaît ni espoir ni désespoir juste ce besoin de créer des reliefs juste … Lire la suite de Ventre à terre
La boîte à têtes (2)
J’avais pris juste le nécessaire, c'est-à-dire mon arc et mes flèches. A l’orée de la jungle, je commençai à fabriquer quelques pièges, non seulement pour l’illusion d’attraper quelques bestioles, mais surtout pour tracer le chemin du retour. Dès que j’entendis leurs cris, je m’adossai à un arbre, m’accroupissant et, une fois bien calé, je me … Lire la suite de La boîte à têtes (2)
La faille de l’urne
J'ai entendu le bruit des bottes et des froissements de billets, et quelques murmures ignorés. J'ai entendu le crissement des plaques tectoniques et la naissance de montagnes aux crêtes si ardues qu'elles séparèrent des frères. J'ai entendu le cliquetis des clés dans chaque maison du territoire. J'ai affronté ce magma qui soulève mon plancher à … Lire la suite de La faille de l’urne
l’oubli
il faut faire mourir une chose en soi pour en faire naître une autre, non pas la tuer, comprenez bien, ce n’est pas du tout pareil, ne pas la tuer, mais tout faire pour la faire mourir en soi, il faut lui préparer un cercueil avec tout ce qui pourrait naître grâce à elle, elle … Lire la suite de l’oubli
nés d’hier
certains ne naissent qu’une fois, comme ça, d’un coup, et vont d’une traite jusqu’à la mort sans ne rien changer à leur vie, comme ça, tout égrotants, tout plaintifs, toujours gueulant qu’il n’y a rien d’autre à faire que de ne rien faire à moins d’en passer par une bonne guerre, comme ça, d’un coup, … Lire la suite de nés d’hier
en plein milieu
ne jamais dire que tout est fini car c’est aussi faux que tout le reste, que tout ce qu’on fait, que tout ce qu’on dit, tout est clairement faux et rien n’a jamais vraiment commencé, on est toujours au milieu, en plein milieu de l’ignorance, de la grande ignorance, de celle qui n’a jamais commencé … Lire la suite de en plein milieu
personne et personne
il y a toujours quelqu’un derrière un mur, car il est bien connu que les murs ont des oreilles enfin c’est ce qu’on croit parce que parfois il n’y a personne, mais il suffit de parler de ce qui s’est passé avant qu’il n‘y ait personne pour que quelque chose sorte quelque chose avec des … Lire la suite de personne et personne
JE SUIS LA
on peut toujours se prendre tout un peuple dans la face ou s’engouffrer dedans sans n’y rien comprendre et là c’est quand on veut sortir qu’on veut comprendre quelque chose au moins comment sortir entier ou comment sortir un bras, rien qu’un bras pour voir pour toucher un peu ce qu’il y a autour, on … Lire la suite de JE SUIS LA
Aux urnes, citoyens!
Entendu cette nuit parmi des bruits de casseroles, d'avions, de bottes, de grelots, d'incantations vaudou et de déchirements de cœurs, parmi l'émergence de poings serrés, de têtes basses, d'idées non reçues, de claviers en bois, entendu cette nuit : " Il faut trier les ordures Il faut trier les ordures etc..."
La boîte à tête
en ce moment, a du mal à dire, du coup dit n'importe, ça cloche dans la boîte à têtes, le corps andouille tant qu'il peut pour être en accord, mais du moment que ça housse avec les autres, ma foi, peut dormir entre ses deux oreilles
Autour
je ne pouvais m’agripper à rien ou plutôt à tout, car on ne peut pas s’accrocher à rien tellement couvert de sueur comme si je n’avais pas de bras ne plus rien agripper ne pouvoir que frôler c’est quand même terrible, mais on n’en meurt pas si on veut en prenant autre chose pour accrocher … Lire la suite de Autour
Trace
quand il faut tenir l’oreiller en place et qu’on vous crie des choses qui n’ont rien à voir avec rien même pas avec le vide parce que ça ne se crie pas le vide ça peut parfois se chanter, mais ça déraille tout de suite les cordes vocales ne tiennent pas le coup ou alors … Lire la suite de Trace
rem
même s’il ne ressemble à rien c’est quelque chose d’énormément potentiellement fracassant un courant d’air qui passe entre deux choses ouvertes une présence en mouvement qui déplace le moindre millimètre carré un pur mouvement pur entre deux ouvertures rien à voir avec le hasard ou la chance ces mots ne valant pas un gramme à … Lire la suite de rem
L’homme de coin
je ne me promène jamais aussi bien que quand je suis bien enfermé, ou plutôt que quand on m’enferme de force, je veux dire que la racine carrée de la volonté de m’enfermer dans les carrures des autres me sert de base pour calculer le rayon de l’ampleur que je vais prendre multiplié par la … Lire la suite de L’homme de coin