La poésie n’est pas l’acte d’énoncer une vérité mais plutôt celui d’en supposer plusieurs.
Juste après l’invention des paupières, l’Homme décida lui-même de ce qui l’obscurcirait.
Au poids des mots, l’illusion humaine était si forte que j’ai fini par y croire.
Le doute est l’articulation des rêves.
Ce qui surprend dans l’écrit, c’est qu’il parle.
Un mot se mesure au poids du silence qu’il provoque.
marcher jusqu’au bout du crâne, à cloche-langue, sans peine
L’horizon se construit mot à mot, du bout des lèvres.
C’est l’intention qui compte est bien l’adage qui autorise le pire dans une culture du moindre effort.
Ce mouvement de l’intime s’évadant de la prison d’une fonctionnalité imposée par une culture de l’outil : la poésie.
Cette vitesse qui ne nous dessine plus que des profils, des crissements, des clignotements…
L’appel des émulsions auquel répond le poète pour recouvrir nos choses urbaines d’un voile de légèreté qui ne s’oppose plus alors à profondeur, mais qui, au contraire, s’en habille comme notre solitude s’habille de multitudes.
La solitude, c’est supporter le poids de l’indispensable autrui.
La singularité est la grâce d’une intelligence collective.
Si un jour tu me prends la main, n’oublie pas que j’étais en marche, déjà.
Le jour où tu ne me verras plus, je serai à tes côtés.
Tous les mots ne passent pas par la langue.
Certains, primitifs, sont agglomérés derrière le cerveau.
Et à force de les oublier, ils surgissent au détour d’une idée, avec des revendications qu’on ne peut plus assumer seul.